LE FALCONIEN ou LA CULTURE DES TRIANGLES
LE FALCONIEN
ou
LA CULTURE DES TRIANGLES
L'histoire de cette découverte débute en l'été 1972, date à laquelle je décidais de creuser un bassin d'agrément derrière ma maison, alimenté par l'eau du toit et qui me servirait également à arroser mon jardin.
J'étais loin de penser qu'un jour je créerais un musée, écrirais deux livres d'histoire locale, ferais des conférences et expositions...
Ma seule préoccupation de l'époque était de creuser un trou pour réaliser le travail que j'avais projeté de faire .
Plutôt que de me servir d'une bêche dans ce terrain argileux, je jugeais plus astucieux de passer un coup de fraise sur l'ensemble de ma surface, ainsi plus aisée à déblayer à l'aide d'une pelle.
Au premier passage dans la terre arable, sur une épaisseur de 15 à 20cm , je ne constatais rien de particulier, à part les traditionnels déchets de la vie moderne.
Lors du deuxième passage, dans l'argile brune cette fois, mon attention fut attirée par une pierre de forme triangulaire. Croyant à un caprice de la nature je la mis de côté pour la montrer à mon épouse. Puis j'en trouvais une deuxième...puis une troisième. De quoi interpeller un esprit curieux. J'en déduisis que ce ne pouvait être un caprice de la nature, mais bien le fait de la main de l'homme. D'autant plus que sur cette surface d'environ une soixantaine de mètres carrés je n'ai trouvé en tout qu' une dizaine de pierres dont la forme n'a pas retenu mon attention (et je le regrette maintenant) .
Pendant un certain temps j'ai pensé qu'il s'agissait de polissoirs, mais après réflexion, je me dis qu'un polissoir n'avait pas besoin d'être triangulaire pour remplir son office et qu'il me fallait percer ce mystère .
A l'automne, après les labours je débutais mes prospections de surface aux alentours pour voir si je pouvais trouver des choses qui ressembleraient à ma première découverte. Très vite je tombais sur un endroit où les pierres avaient un autre aspect que la simple caillasse que l'on rencontre habituellement .
Les années suivantes, j'élargis mes recherches sur une cinquantaine d'hectares environnants .
Le problème était que je ne savais pas exactement ce que je cherchais et quelle forme pouvait avoir l'objet de mes recherches, le sujet n'ayant jamais été traité et décrit, à ma connaissance du moins. C'est ainsi que pendant de nombreuses années j'ai dû laisser passer des choses qui auraient mérité qu'on les ramasse ...
Les choses sont bien plus claires dans mon esprit aujourd'hui.
Mais des questions se posent encore...
LE BASSIN et les TROIS TRIANGLES que j'y ai trouvé
On remarque que certains de ces triangles sont en calcaire coquiller, ce qui exclut à mon avis le fait qu'ils puissent être naturels . A droite de la rangée du milieu, il en est un en grès de Longeville-les-St-Avold, que j'ai trouvé au même endroit que les autres, ce qui démontre une volonté anthropique d'aller chercher ce minéral à 10 km de là, pour le façonner et le laisser à l'endroit où je l'ai trouvé .
Quelle était leur fonction ?
Force est de constater qu'ils ne semblent pas avoir été utilisés comme outils, il faut donc envisager une utilisation cultuelle ou culturelle .
Le triangle n'étant pas une forme que l'on trouve fréquemment à l'état naturel, la création d'une telle figure géométrique devait être l'expression d'une intention ésotérique .
J'ai découvert , bien plus tard , une des techniques de façonnage de ces triangles .
DIFFÉRENTS ARTEFACTS EN CALCAIRE
DECOUVERTES ASSOCIÉES , trouvées sur le lieux
On remarque qu'il n'y a aucun minéral d'origine locale
La question qui se pose est : POURQUOI AVOIR UTILISE LE CALCAIRE ?
La réponse est : Parce qu'il n'y a pas de silex valable dans toute la région, ni même de quartz ou quartzite de taille utilisable . Le seul silex que l'on trouve dans la région est celui du Muschelkalk qui se présente sous forme de petits nodules inférieurs à 8 cm et de plus souvent enrobés d'un épais cortex d'un cm . Pour les quartz et quartzites il faut aller les chercher dans le buntsandstein à Longeville-les- St-Avold .
EXPLICATION D'UNE DES TECHNIQUES DE FABRICATION DES TRIANGLES
Pendant plus de 30 ans , je me suis interrogé sur la finalité de ces deux calcaires, découverts tout au début de mes prospections , et dont l'anthropicité m'était évidente
Je les avais trouvés à la même époque et au même endroit que ce triangle , qui lui-aussi me semblait évident . On y remarque à trois endroits, des morceaux de coquillage qui dépassent de la surface lisse, ils sont les témoins de l'érosion par dissolution qui est intervenue entre le moment de la fabrication, et maintenant .
En présence d'artéfacts de calcaire, il faut toujours tenir compte de cette érosion, variable selon la nature desdits calcaires , et qui, d'après mes observations, peuvent atteindre plusieurs millimètres pour le néolithique .
L'explication m'a été donnée il y a une dizaine d'années, par la découverte de ce palet
Par polissage , il était réalisé ce type de palet plat, puis à l'aide d'un silex , il y était gravé un sillon de chaque côté pour créer une ligne de faiblesse , les parties étaient ensuite séparées et la finition des côtés se faisait par polissage également . On remarque que le sillon creusé est en 'V" .
AUTRES OUTILS TROUVÉS SUR LE SITE
POLISSOIR EN GRÉS
COUTEAU
POLISSOIRS CONCAVES
UTILISATION POSSIBLE (polissoir à haches)
Les masses en tuf volcanique
Ces masses ont fait l'objet d'une étude de la part de la Société de Préhistoire Luxembourgeoise 35,2013,205-228
François Valotteau, Sébastien Schmit, Hans Cappel
CALCEDOINE , CORNALINE ?
En 45 années de prospection c'est le seul minéral de ce type que j'aie trouvé non seulement sur ce site , mais dans toute la région.
Il faut savoir qu'en cette période néolithique des voies de communication existaient entre les diverses implantations humaines, et qu'un troc avait lieu . Ce qui explique la présence de ce minéral totalement étranger à la région .
Complété le 27 octobre 2015
Le présent sujet , jamais décrit à ce jour, a suscité un certain scepticisme chez certains qui n'ont jamais pu m'expliquer comment un caillou informe pouvait se transformer en triangle poli . De mon côté je ne pouvais pas non plus , en présentant des traces évidentes de polissage, prouver que ces objets étaient anthropiques .
Le calcaire s'érode , c'est connu .
Ma longue observation de ces artéfacts m'a démontré que la partie tournée vers le ciel , donc plus exposée à la pluie, s'érodait plus vite que l'autre face dirigée vers le sol.
Sur ceux réalisée en calcaire coquillier , aucune chance de trouver la moindre trace , par contre sur ceux en calcaire à grain fin , avec beaucoup de chance , cela était possible d'en trouver un pour étayer ma thèse .
Cette découverte , je viens de la faire .
Ces deux objets , je les ai trouvés au même endroit, ils comportent tous les deux des stries de polissage ou d'utilisation .
PIERRE GRAVEE
VULVE SYMBOLIQUE ???
Les artéfacts présentés sur cette page, ne sont qu'une partie de ce que possède sur ce sujet .
La présente découverte , jamais décrite à ma connaissance , a été déclarée à la D.R.A.C de Lorraine
TOUS DROITS DE REPRODUCTION RESERVES
Jean-Louis PHILIPPE
Musée local privé Faulquemont/Moselle/France